À l’occasion de la Journée mondiale des animaux, focus sur le travail des soigneuses auprès des pensionnaires de la ferme refuge et éducative de Welfarm. Un travail physique et varié, pour lequel les imprévus sont quotidiens.
C’est la fin de l’été à La Hardonnerie. Les rayons du soleil baignent la ferme refuge d’une douce lumière en ce début de matinée du 14 septembre 2023. Il n’y a pas de visite prévue aujourd’hui, la saison touristique vient de s’achever. Il fait bon, tout est calme, mais les soigneuses sont déjà au travail.
Leur journée commence à 8 heures au bureau, à l’étage du bâtiment principal d’où Hélène ‒ qui est absente aujourd’hui ‒, Laurence et Cécile ont une vue imprenable sur le poulailler. Tout d’abord, elles consultent le cahier de soins des animaux, où sont consignées toutes les informations de la veille pour chaque pensionnaire de la ferme : alimentation, problèmes de santé, traitements médicamenteux en cours, etc. Les soigneuses consultent également les caméras des enclos pour vérifier qu’il n’y a pas de problème particulier, et notamment pour contrôler si Dicey, la vieille jument, est debout, ou si elle a besoin d’aide pour se relever.
Soins pour les cochons et les poules
À 8 h 30, elles préparent les seaux de repas pour tous les animaux, puis elles font la tournée des enclos pour les nourrissages. Ce jour-là, Laurence commence par les cochons à qui elle donne un mélange de céréales et de légumes. Elle soigne également la truie Blue qui s’est blessée à la cuisse. Puis c’est au tour de Perlette et Zilla, les nouvelles truies arrivées en août, qui sont encore en quarantaine. Laurence profite du fait qu’elles soient occupées par leur repas pour désinfecter les cicatrices consécutives à leur stérilisation ‒ faite par le vétérinaire quinze jours auparavant ‒, puis leur apporte une bonne dose de foin. « Ça va les occuper un petit moment », sourit la soigneuse.
Vient ensuite le tour des poules. Laurence leur administre un antibiotique dans l’eau de boisson, car le poulailler a été récemment touché par une épizootie de laryngite. Trois d’entre elles sont encore à l’isolement dans le bâtiment principal, le temps de se remettre complètement, les autres sont désormais en bonne forme. « Aucun décès n’est à déplorer suite à cet épisode », se réjouit la soigneuse.
C’est l’heure du petit-déjeuner pour les boucs et les chevaux
Ensuite, direction la chèvrerie pour s’occuper des boucs qui ont besoin de compléments alimentaires. « Il faut les faire manger séparément du reste du troupeau pour éviter que les autres ne se servent dans leur ration », explique Laurence.
Elle monte ensuite dans l’UTV (un véhicule utilitaire tout terrain) pour se rendre à l’enclos des chevaux avec leur ration. Dicey, n’a pas faim et boude son seau. « Nous essayons d’adapter sa ration pour qu’elle mange, mais parfois ça ne fonctionne pas », regrette la soigneuse. La jument trentenaire ne semble vouloir que des pommes aujourd’hui.
Petit bobo pour Bijou
Bijou, son compagnon d’enclos souffre, lui, d’un écoulement oculaire. Cécile, la spécialiste des chevaux, qui vient d’arriver dans l’enclos, s’occupera de soigner son œil.
La matinée se poursuit avec la distribution de compléments alimentaires à la bergerie, puis par la coupe d’herbe fraîche que Laurence distribue généreusement aux lapins. Les petits pensionnaires en raffolent ! Ensuite, la tournée continue par une visite à l’enclos des ânes, qui profitent déjà du soleil à l’extérieur de leur cabane.
Vers 10 h 30, les nourrissages du matin sont finis. Les soigneuses lavent la vaisselle des seaux et des gamelles et passent ensuite au nettoyage des enclos et au repaillage. « Les soins aux animaux ne représentent qu’une petite partie de notre travail, 70 à 80 % du temps est consacré au contrôle et à l’entretien des enclos et des clôtures, au nettoyage, etc. », détaille Laurence.
« Jusqu’à cinq repas par jour »
12 h 30, c’est le moment d’une pause déjeuner bien méritée pour l’équipe de La Hardonnerie, qui profite d’une petite heure de détente dans la cuisine de la ferme.
Puis le travail reprend, à 13 h 30, avec la suite des nourrissages. « Certains animaux ont jusqu’à cinq repas par jour, ce qui nous fait faire pas mal d’allers-retours », témoigne Cécile. Aujourd’hui, Laurence s’occupe également de remplir la bauge des cochons qui commence à s’assécher, car il n’a pas plu depuis plusieurs jours. « Il est important pour le bien-être et la santé de ces animaux qu’ils puissent prendre des bains de boue quotidiennement », explique-t-elle.
Des tâches variées
Vers 14 heures, Cécile se rend à l’enclos des chevaux pour leur donner du foin, les brosser, et contrôler l’œil de Bijou. Bonne nouvelle, l’écoulement s’est arrêté. « Parfois, nous profitons aussi de l’après-midi pour aller acheter des sacs de grain ainsi que des fruits et légumes pour les animaux », précise la soigneuse.
« Ensuite, nous préparons des rations pour le lendemain et remettons du grain dans les bacs si besoin », poursuit Cécile.
À 16 heures, Laurence retourne nourrir les cochons et contrôler qu’il n’y a pas de problème avec la blessure de Blue et les cicatrices de Perlette et Zilla. Puis arrive l’heure de rentrer les poules et les canards après qu’ils ont pu profiter toute la journée de la végétation de leur enclos pour les premières, et de la fraîcheur de leur mare pour les seconds.
Des journées bien remplies
La fin de journée approche à La Hardonnerie. À 16 h 45, Cécile et Laurence regagnent leurs bureaux pour consigner les événements du jour et le suivi des animaux dans le cahier de transmission. Mais ce n’est qu’une des nombreuses tâches administratives dévolues aux soigneuses de la ferme refuge et éducative : « Nous passons pas mal de temps à faire des recherches sur Internet, ou à faire des achats en ligne de nourriture pour les animaux. Nous tenons des fiches sur les animaux à jour, trions les ordonnances, faisons l’inventaire des médicaments, assurons les suivis sanitaires avec le vétérinaire… », énumère Cécile.
Des journées bien remplies, donc, pour les soigneuses, qui précisent qu’il s’agit avant tout d’un vrai travail d’équipe : « Nous devons toutes trois être capables de réaliser tous les travaux et soins nécessaires à la ferme, car il n’est pas rare que l’une d’entre nous soit absente étant donné que nous assurons une présence sept jours sur sept sur le site », conclut Laurence.
Vous aussi pouvez prendre soin des pensionnaires de La Hardonnerie. En parrainant un animal, vous contribuerez directement à son bien-être en finançant son alimentation, ses soins vétérinaires et l’amélioration de son cadre de vie.